Lorsque nous faisons Oraison, nous prenons conscience que nous ne sommes pas seuls. Nous prenons conscience que nous sommes en union avec toute l'Église de la terre et du ciel.
- de la terre :
Les messes qui se célèbrent en ce moment même, ainsi que tous ceux qui prient.
- du Ciel :
Jésus Christ, la Vierge Marie, tous les saints connus, ceux que nous aimons particulièrement et les inconnus. Parmi les connus, il y a des parents, des amis, et aussi, les âmes du purgatoire.
Afin de ne pas oublier cette dimension d'Église de notre prière personnelle, voici quelques notes relevées au cours de différentes sessions tout au long des années :
(Ne pas tenir compte des incohérences)
L'ÉGLISE le grand cadeau du Christ
L'Église c'est une réalité très mystérieuse et très grande. C'est le grand cadeau du Christ au monde, c'est le don éblouissant de Dieu.
L'Église descend d'auprès de Dieu : c'est la Jérusalem céleste.
L'Église c'est d'abord l'humanité que le Fils a saisi en descendant d'auprès du Dieu. L'Église, à partir de l'Incarnation c'est tous les êtres que le Christ s'attache, avec lesquels Il ne fait qu'un.
Le Fils de Dieu est le centre, le cœur, c'est le Fils de Dieu se saisissant de la création.
Il emportera tout dans le cosmos dans le cœur du Père.
C'est un grand don de Dieu aux hommes :
1) En elle et par elle, le Père engendre ses fils et ses filles,
2) L'Église est la mère chargée de faire l'éducation des enfants de Dieu,
3) L'Église c'est l'assemblée joyeuse célébrant la gloire du Père.
I - Fils de Dieu
Pour cela interroger le Christ. Il dit à Nicodème : " Il faut renaître de l'eau et de l'esprit " (St Jean).
Renaître par le baptême, la confirmation, l'eucharistie.
Pour renaître dans l'Esprit Saint, se situer là où se reçoit l'Esprit : l'Église.
Au Cénacle, l'Esprit Saint a été donné à l'assemblée des apôtres, c'est dans l'Eglise seule que l'on peut recevoir l'Esprit. C'et dans la communauté que se trouve l'Esprit Saint. Communauté = corps du Christ.
A Pentecôte, St Pierre dit " Il est mort et ressuscité et monté aux cieux et c'est l'humanité qui a reçu la plénitude de l'Esprit Saint.
L'Esprit déborde de ce corps glorieux du Christ. On ne peut trouver l'Esprit Saint que dans le corps du Christ, le corps, c'est tous les hommes qui se sont attachés à Jésus Christ.
Hors du corps du Christ, pas de salut.
Font partie du corps du Christ tous les chrétiens mais aussi ceux qui ne connaissent pas Jésus Christ mais répondent à Lui.
Il nous a sauvés, nous faisons corps avec Lui, animé et mû par son Esprit.
Dans l'Église tout est véhicule de l'Esprit Saint : l'Eucharistie, la parole de Dieu, l'eau bénite, sermon.
Certaines réalités sont plus grandes les unes que les autres mais ce sont toutes des canaux d'irrigation de l'Esprit Saint.
La femme guérie par Jésus parce qu'elle a réussi à saisir la frange du manteau du Christ. Cette femme avait la foi, il y a eu communication. Le torrent de la puissance a passé.
Les plus humbles réalités de l'Église, si je les touche avec foi, sont sacrement de la réalité de l'Église de Dieu. C'et la foi qui établit le contact.
Le chrétien est un être avide de l'Esprit Saint, avide d'un contact avec l'Église.
II - Mission de l'Église : ÉDUQUER les enfants de Dieu
Toute vie est donnée à l'état germinal. Il faut que l'Église veille à la croissance des enfants de Dieu.
La puissance de l'Église à toutes les communautés ecclésiales : paroisse, famille.
Dans la famille chrétienne, l'Esprit de Dieu est au travail pour faire l'éducation de l'enfant.
But poursuivi :
La sainteté, ce n'est pas le parfait respect de toutes les obligations, c'est d'être entièrement SOUMIS, MU, ANIME par l'Esprit de Dieu.
Être mû par l'Esprit Saint, être habité par une force explosive. Il faut s'y acheminer.
Il faut commencer par enseigner aux chrétiens des normes morales, de pensées, de vie spirituelle.
Toute l'Église vise à produire un saint.
Pour comprendre l'Église, il faut voir le produit fini : un saint.
Le Saint, c'est le produit fini de l'Église.
L'Église, dépend elle d'un nombre de participants ?
Une humble paysanne peut être merveilleusement unie à Dieu.
Cette humble paysanne, de bon matin dans une petite chapelle, seule à répondre au prêtre, c'est l'Église.
A Lourdes, 5000 personnes réunies dans la basilique St Pie X lors d'une messe concélébrée, c'est l'Église aussi.
III - Assemblée joyeuse qui célèbre le Père
L'Eucharistie est l'activité fondamentale de l'Église, c'est là son activité foncière : célébrer, chanter le Père.
Éphésiens : " Dieu s'est acquis un peuple pour la louange de sa gloire ".
Louange pour le service de Dieu.
C'est aussi un organisme d'évangélisation, recruté pour la louange de Dieu.
Tout est subordonné à l'Eucharistie.
L'Église est une fête : " heureux les invités au festin de l'agneau " où l'on se réjouit ensemble.
Elle est de la terre, de la création. Elle a une âme et un corps et il faut qu'elle soit une institution avec des cadres, des grands chefs, un grand chef mais des grands chefs de prière.
Dans le Grand nord, l'Évêque est appelé le grand chef de prière.
- Il faut que l'Église respecte les lois de la vie en société,
- L'Église est composée de pécheurs. Il faut une autorité pour éviter l'anarchie,
- C'et une société qui a une mission d'éducation donc elle élabore, enseigne les lois doctrinales.
Tension entre le corps et l'âme, entre l'institution et l'esprit, entre l'institution et la mystique.
Il y a toujours cette oscillation : esprit qui domine, institution qui devient oppressante.
Elle ne peut être parfaite. C'et le lieu où l'on trouve et l'on reçoit l'Esprit.
Quand vous voudrez connaître votre qualité d'Amour pour le Christ, interrogez vous d'abord sur votre qualité d'amour pour votre Église.
(Un Prof de Séminaire à des séminaristes)
Église de la terre
Le Père Michel Moynier est prêtre sur la paroisse " Bienheureuse Marie Rivier en Val d'Ardèche ". Il nous explique sa notion de l'Église en nous commentant le film : " Des hommes et des Dieux " :
- Père Michel Moynier parle nous de l'Église :
" J'en parle à partir du film " Des hommes et des Dieux " qui correspond à une attente et il m'a semblé qu'à travers ce film, on peut faire toute une réflexion sur l'Église à partir de ce film, d'abord :
l'Église prolongement de l'incarnation
Premier point :
Il faut voir l'Église dans le mystère de l'Incarnation. C'est Bossuet qui disait : " L'Église, c'est Jésus Christ continué ".
Le film débute avec la célébration de la fête de Noël ; les moines ont été confrontés avec la venue des terroristes en pleine nuit et cela les a bien marqués et ils célèbrent aussi Noël et c'est cette image que je garde bien, de la procession avec ce moine qui porte l'Enfant Jésus et qui va le déposer dans la crèche.
Au fond, cette petite communauté de dix personnes, de moins de dix moines, c'est Jésus dans sa fragilité en pleine terre musulmane ; c'est l'Église, c'est Jésus qui est là, présent, au milieu d'une population, partageant les joies de ces gens-là, partagent leur peur, leur inquiétude.
Ils ont été marqués par le massacre des croates donc ils sont là présents en pays musulmans, et c'est le mystère de l'Incarnation dans l'Église, c'est Jésus Christ continué ; l'Église n'a pas d'autre rôle que d'être le témoin à la suite de Jésus Christ, témoin de l'Amour de Dieu,
donc premier point.
Deuxième point :
" L'Église est humaine "
C'est vrai que cette communauté de moines, on le sent bien, ils sont là avec leur caractère, leur hésitation : " Est-ce qu'il faut rester, est-ce qu'il faut partir ? ". Ce ne sont pas des héros, ils tiennent à leur vie, ensuite probablement, il y a aussi des tensions dans le fait de vivre ensemble.
Et c'est là que je prendrai le cliché du rosier et du bouquet de roses :
" L'Église est un rosier, par un bouquet de roses " (Gertrude Von Lefort)
Ne pas confondre. En ce qui est du bouquet de roses, on va choisir les plus belles roses, on les organise un petit peu, on arrive à faire un bouquet parfait, donc, on le compose et on peut même faire quelque chose de parfait avec un bouquet de roses bien arrangé, en choisissant les plus belles roses bien sûr.
Ensuite, on considère que le bouquet de roses n'a pas de racines.
Tandis que le rosier lui n'est pas parfait, sur un rosier, on peut trouver des roses en bouton, d'autres qui sont bien épanouies, d'autres qui sont fanées. Alors le rosier lui, est bien vivant, il est enraciné dans la terre, alors que le bouquet de roses est une perfection artificielle, le rosier, lui, c'est la vie, c'est la réalité. Je crois qu'il faut bien prendre en compte cela. La société idéale, on peut faire un roman sur elle, mais l'Église est là, et comme toute société humaine, elle a ses imperfections, ses limites mais aussi… ses richesses.
Troisième point :
L'Église est traversée par une force qui vient d'ailleurs, par l'Esprit Saint.
On le voit dans le film, les moines consacrent du temps à la prière. Cela intervient beaucoup. Pour être témoin de l'Amour de Dieu, on a besoin de se laisser traverser par l'Esprit Saint. Alors là, ce n'est plus l'image du rosier, mais du sarment, du cep et des sarments.
" Si vous n'êtes pas reliés à moi…. "
Il faut être relié à Jésus Christ, un peu d'une manière vitale, un peu comme le sarment est relié au cep. "
Merci Père Michel Moynier
(Si vous voulez voir la vidéo du Père Michel Moynier, cliquez sur le lien ci-dessous :
Le Père Jean ARNAUD (1920-2000) fut prêtre à Marseille.
Il nous parle de Jean Baptiste GAULT :
Jean Baptiste Gault, un évêque de Marseille méconnu
Au 17ème siècle, Jean Baptiste GAULT a été évêque de Marseille, pendant quatre mois seulement. Son bref passage a marqué fortement notre cité, car c'était un homme de Dieu. Il était né à Tours en 1595. Il était membre de l'Oratoire, société de prêtres, fondée par Pierre de Bérulle.
D'abord curé à Bordeaux, il se dévoua au service des pauvres et des malades. Désigné comme évêque de Marseille, il se prépara, à Paris par une retraite, à l'ordination. Pendant la cérémonie d'ordination, il pleura et s'offrit en victime à Jésus Christ pour son " cher troupeau de Marseille ", qu'il ne connaissait pas encore.
Il arrive à Marseille, un soir de janvier de l'année 1643, à la nuit tombante, presque " incognito ", pour échapper à la pompe d'une réception officielle. Son 1er sermon à la cathédrale de la Vieille Major fut le commentaire des Noces de Cana.
Il déclara qu'il " contractait un véritable mariage avec son Église de Marseille, et ne voulant plus vivre ou mourir que pour elle ". Tout de suite, il se dépense au service des pauvres, des prisonniers, des malades.
Il vend sa vaisselle et son carrosse, et il projette d'aller habiter à l'Hôtel Dieu, au milieu des plus pauvres. Le voyant épuisé, son médecin lui conseiller de se retirer dans sa seigneurie d'Aubagne, afin d'y respirer un air plus pur. Il répond :
" Dieu ne m'a pas fait baron d'Aubagne, mais évêque de Marseille, et il faut que j'y meure ".
Il est touché profondément par l'état lamentable des galériens, parqués par milliers sur le quai de Rive Neuve : il s'épuise à leur prêcher une Mission.
Pendant le Carême de 1643, il donne la confirmation à plus de 150 de ces forçats, il tient à dire la messe sur les galères. Il meurt d'épuisement, la veille de Pentecôte, le 23 mai 1643, après avoir demandé qu'on lui lise le récit de la Passion selon St Luc.
Il avait 48 ans, et il était évêque de Marseille depuis 4 mois.
Que peut-on retirer comme leçon, comme enseignement ?
Je crois que ce n'est pas la quantité des années qui compte, mais ce qu'on fait pour le Seigneur. Il a fait plus en quatre mois que certains en quarante ans !
+ Père Jean Arnaud décédé le 18 Février 2000
" Quand vous voudrez connaître votre qualité d'Amour pour le Christ, interrogez vous d'abord sur votre qualité d'amour pour votre Église. "
(Un Prof de Séminaire à des séminaristes)
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