L'oraison, prière intérieure

 

 

 

 

 

 

le moyen court - 1

Mise au point importante

A travers la condamnation de Fénelon par le pape Innocent XII en 1699, c'était le quiétisme de Mme Guyon qui était visé.

En insistant de façon unilatérale sur la passivité avec laquelle il faut laisser agir Dieu en nous, Mme Guyon oubliait le rôle capital du combat spirituel dans la vie chrétienne. Pour se libérer du " vieil homme ", il faut aussi lutter avec énergie contre les tentations qui continuent à assaillir l'âme fervente.

Mais le MOYEN COURT rappelle avec justesse que tout progrès dans l'oraison suppose un abandon confiant entre les mains de Dieu qui ne demande qu'à se donner à nous.

(Père Pierre Descouvemont)

 

Nous vous invitons à faire la connaissance d'un petit livre qui eut en son temps un énorme retentissement et qui depuis est malheureusement tombé dans l'oubli.

Son auteur en est Mme Jeanne de la Mothe Guyon, plus connue sous le nom de Mme Guyon (1648-1717). Mariée à quinze ans et demi à un homme âgé, malade et aigri, elle fait à vingt ans, après de grandes épreuves, l'expérience de l'oraison.

Tournant capital : sa vie s'en trouve définitivement transformée et orientée. A la mort de son mari en 1676, Mme Guyon brûle du désir d'enseigner l'oraison et l'abandon à Dieu à partir de sa propre expérience, non sans s'appuyer sur la spiritualité de saint François de Sales et de son école. Son succès est grand, mais il ne tarde pas à provoquer d'assez violents remous. En 1668, Mme Guyon fait la connaissance de celui qui sera le plus illustre de ses disciples : Fénelon. Rencontre décisive pour le futur précepteur du Duc de Bourgogne : elle lui vaudra sa disgrâce auprès de Louis XIV mais fera de lui un homme de prière.

Accusée de quiétisme à une époque où le mysticisme devenait suspect, victime comme Fénelon des intrigues politico-religieuses de Mme de Maintenon et de Bossuet, Mme Guyon sera plus d'une fois emprisonnée dans des conditions particulièrement rigoureuses, mais jamais on ne pourra relever contre elle le moindre motif d'accusation. Jusqu'au bout, fidèle à l'Église, elle fera l'admiration de son entourage par la profondeur de sa vie intérieure, par son détachement, sa patience, son inlassable charité et la sagesse de sa direction spirituelle.

Mme Guyon a laissé une quarantaine de volumes dont le premier, et le plus célèbre, est le Moyen Court, publié en 1684.

Dans cet opuscule de 78 pages, au style plein de charme et d'images, Mme Guyon expose ses idées sur l'oraison.

L'article du Père H. Caffarel qu'on va lire en est une présentation détaillée de cet ouvrage (les citations sont extraites de l'édition corrigée et augmentée, parue à Cologne en 1720 chez Jean la Pierre). Il sera suivi d'une étude qui en dégagera l'intérêt pour nous, chrétiens du XXème siècle

N.D.L.R.

L'auteur du Moyen Court s'adresse à ceux " qui veulent bien tout de bon se donner à Dieu ". Son propos est de les aider " à aimer Dieu et à le servir avec plus d'agrément et de succès ". Il entend leur prouver " qu'il est facile de trouver Dieu, le cherchant au-dedans de nous ". Que l'oraison est cette " voie " qui permet de rencontrer Dieu et qu'on se trompe en y voyant une difficulté extrême.

L'auteur offre une " petite méthode sans méthode ", pour faire oraison, une " manière simple et naïve pour aller à Dieu ". Le titre complet de l'ouvrage exprime bien son intention : " Moyen court et très facile de faire oraison, que tous peuvent pratiquer très aisément et arriver par là dans peu de temps à une haute perfection ".

L'oraison est chose facile parce qu'affaire de " cœur "

Le texte presque intégral en suivant ce lien (200 pages environ dont 24 de préface et notes)

Moyen court page 2