L'oraison, prière intérieure

 

 

D'un père de famille

Témoignage d'un père de famille

Le don du temps. Au départ, j'ai pris la décision (il y a plus de 25 ans) de donner chaque jour un temps à Dieu. Ce doit être un vrai cadeau. Non pas un temps que je me donne pour Dieu, avec la perspective de l'utiliser à ma manière, mais un temps que je donne vraiment, un temps qui appartient totalement à Dieu. Il en fera ce qu'Il voudra.

Le silence. Sans le silence, il n'y a pas d'oraison. Le silence des sensations, des sentiments, des pensées et des désirs, hormis celui d'être entièrement disponible à Jésus. Mais ce silence là n'est pas à ma portée. Je peux cependant le désirer de tout mon cœur, demander l'intercession de Marie, celle de mes amis, mes saints préférés, et surtout la médiation de Jésus auprès du Père. Car seul le Père peut me donner ce silence. En échange du cadeau de mon temps, le Père me fera cadeau de son silence, ce silence par lequel Il écoute le Fils.

L'oraison. Je ne sais jamais, en commençant, si le silence me sera donné.

S'il ne l'est pas, je dois affronter deux éventualités : ou bien je m'ennuie, ou bien je suis livré aux distractions de toutes sortes, bonnes ou moins bonnes, qui me privent de l'oraison véritable. Dès que je prends conscience de la situation, alors je reviens à la prière initiale, pour obtenir de Dieu ce silence qui me manque. Il peut arriver que le temps donné pour l'oraison se passe tout entier dans des allers et retours apparemment infructueux. Mais j'aurais bien tort de mépriser ce temps qui, en réalité, témoigne de ma bonne volonté, de ma fidélité, et donc prouve mon amour pour le Christ. Je dois absolument croire que durant " ce temps perdu ", Jésus a mis sa Parole dans mon cœur, et l'Esprit Saint a travaillé à ma conversion.

Si, soudainement et d'une façon stupéfiante, le silence m'est donné, alors je suis vraiment en oraison, Jésus s'est uni à moi. Le temps n'existe plus ; il n'y a aucun risque que je m'ennuie. Il n'y a aucune place pour les distractions, une joie inexprimable occupe l'intégralité de mon être. Seul subsiste le désir que cela ne s'arrête jamais. Ce qui se passe en moi ne m'est pas perceptible, peut-être pour ne pas casser le silence. Plus tard je saurai ce qui m'a été dit. En pratique, progressivement, le silence s'estompe et c'est la fin de l'oraison, sans conscience de sa durée.

L'issue. Avant de revenir à la vie quotidienne, secrètement accompagné par Jésus, car lui ne me quitte pas, il est convenable de remercier. Ainsi le temps de l'oraison se termine par un temps de prière et la perspective réjouissante de l'oraison de demain.

Un père de famille