La formation des enfants à la prière
Pour parents et éducateurs (Texte de N. Leduc)
" Laissez les petits enfants venir à moi. C'est à leurs pareils qu'appartient le Royaume de Dieu " (Mc 10,14)
Le regard simple et pur des enfants rejoint celui des contemplatifs et des saints…
Il les rend accessibles au mystère du Royaume !
La grâce, cette réalité divine qu'ils ont reçue au baptême, les rend capables d'entrer en relation avec Dieu ; elle leur permet de le contempler des yeux de la foi et de demeurer en sa présence, sous l'action incessante de l'Esprit-Saint qui les habite.
Ils peuvent déjà vivre dans une certaine familiarité avec les Personnes Divines, et donner à Dieu la joie d'être aimé pour lui-même.
Que tous ceux qui s'occupent d'enfants aient, avec l'aide de l'Esprit-Saint, l'audace et la foi assez grandes pour oser entreprendre avec eux le cheminement vers Dieu.
Dieu, ses délices sont d'être avec les enfants des hommes…
Le plaisir des enfants des hommes est d'être avec Dieu
L'enfant et le mystère de Dieu
Dieu est le but de la vie
Le connaître et l'aimer est l'expérience fondamentale à faire réaliser très tôt aux enfants.
Il importe d'abord de leur faire vivre une vie avec Dieu, de leur apprendre à le trouver dans les profondeurs de leur être, de leur révéler que la prière consiste à établir avec Dieu
Des relations de plus en plus personnelles, agissantes et transformantes.
Cette expérience vivante de Dieu devra informer, orienter et éclairer toute leur vie. Elle leur permettra plus tard de recevoir, vivifiés de l'intérieur par l'Esprit-Saint lui-même, la formule et l'enseignement catéchétiques qui leur seront nécessaires pour croître et grandir dans la connaissance de leur Dieu et dans l'amour de Jésus.
Par le baptême, l'enfant est " capable de Dieu "
Au baptême, l'enfant est marqué du sceau de Dieu Vivant (cf. 2 Co. 1, 22 ; Ep. 1, 13 - 4,30). La Trinité Sainte lui fait le don inestimable de la grâce, c'est-à-dire de la vie de Dieu qui le fait entrer dans l'Église et l'appelle à la gloire du Paradis.
" Précieuses et grandes promesses… " dit Saint Pierre : l'enfant devient " participant de la nature divine " (2 P. 1,4).
En effet, à partir du baptême, le Père, le Fils et l'Esprit-Saint se mettent à l'œuvre pour engendrer à leur propre vie (cf. 1 P. 1, 23 ; Jc 1, 18). Cette vie spirituelle silencieuse, cachée à tous les regards, devrait grandir au rythme du développement de l'enfant.
La grâce est greffée sur la nature humaine et elle doit en suivre tous les accroissements.
Elle est comme " une semence " affirme Jésus (Mc 4, 26-29 ; Mt 13, 31-32) ; comme " une onction "dit Saint jean, qui doit imprégner de divin tout l'humain (1 Jn 2, 27 ; 2 Co. 1, 21).
Si donc l'enfant croît sur le plan physique et intellectuel, il doit croître aussi dans l'ordre surnaturel. La vie de la grâce doit se développer en lui au même titre que la vie naturelle.
Ainsi Jésus à Nazareth :
" Il croissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes " (Lc 2, 52).
Parole qui nous indique le véritable sens et la grandeur de toute éducation chrétienne :
Aider l'enfant à devenir un fils parfait du Père, dans l'épanouissement de tout son être et l'accomplissement, en plénitude, de sa vie humaine et divine ….
L'enfant est proche de Dieu
" Si vous ne retournez à l'état des enfants, vous ne pourrez entrer dans le Royaume " (Mt. 18, 3).
La sensibilité des enfants au spirituel est diverse, elle varie selon leur tempérament et leur personnalité, suivant leur grâce aussi… Mais d'une façon générale, on peut dire que :
L'enfant est simple et disponible !
Sa confiance et son abandon le remettent entre les mains de ceux qui doivent le guider ;
L'enfant est d'une grande pureté :
Habituellement, il ne met aucun obstacle volontaire entre Dieu et lui ;
L'enfant est plein de vie :
L'élan vital qui est en lui rejoint la Vie qui est en Dieu. Chez lui, l'amour est premier.
En même temps, l'enfant est pauvre :
Sa capacité de recevoir est sa grande richesse, elle permet à Dieu de se déverser en lui sans mesure, à la grâce de se déployer selon toute sa puissance. En effet, à ce moment-là, sa vie surnaturelle est toute neuve. Elle n'est pas encore gênée par le poids et l'opacité qu'apporteront plus tard le péché, les passions et tout ce qui éloigne de Dieu…
Sa pureté lui en facilite l'approche.
Enfin, l'enfant a le sens de la gratuité : il ne calcule pas, il n'attend rien en retour. Il aime Dieu pour lui-même !
Oui, à condition qu'on le lui révèle,
L'enfant tout petit peut découvrir Dieu, il peut commencer à s'entretenir avec lui, comme avec un ami, en des relations vivantes d'amour…
L'enfance est le temps des commencements
L'Église entend la recommandation de Jésus à Pierre, et la fait sienne :
" Sois le berger de mes agneaux " (Jn 21, 15)
Si l'initiation ne commence pas dès le jeune âge, la catéchèse ultérieure risque fort de ne pas s'enraciner. La proposition de la foi aura d'autant plus de chance d'aboutir qu'elle trouvera un terrain préparé :
Sens de l'émerveillement et du gratuit, éducation de l'intériorité, attention aux autres ….
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