L'oraison, prière intérieure

 

 

carmélite
ETRE CONTEMPLATIF, TOUT VIVRE AVEC LE CHRIST

Les Sœurs du Carmel de RENNES

"Les gens pensent que la prière est toujours facile pour les contemplatives. Mais nous sommes, nous aussi confrontées au problème de la durée dans la foi". Cette phrase de Sœur Véronique, la nouvelle prieure du monastère rennais, montre que la prière n’est facile pour personne.

 "Dans les moments de tentation, lorsque je me demande si je suis bien à ma place dans cette vie, c’est la prière des sœurs et leur fidélité à l’office et à l’oraison qui me portent", renchérit Sœur Marguerite, l’une des sœurs du Carmel de St Brieuc, arrivée dans la communauté rennaise après la fermeture de son monastère. Une "confession" importante de la part d’une sœur qui aura bientôt cinquante ans de vie religieuse : "Étant aveugle, la prière est mon unique travail. je n’en tire aucune fierté, c’est la mission qui m’est confiée". De son côté, Sœur Françoise, la "benjamine du groupe", précise : "La paix est le signe que le Seigneur est là ! Mais la "marmite" peut bouillir, on est comme tout le monde". Toutes s’accordent pour dire que les difficultés qu’elles rencontrent dans la prière et dans la fidélité les "aident à rejoindre les difficultés de leur contemporains et à les porter dans la prière devant le Seigneur".

Sœur Thérèse-Marie complète les paroles de ses aînées : "Être contemplatif, c’est tout vivre avec le Christ : la prière, le travail, la détente… C’est une vie de compagnonnage. On quitte Dieu pour Dieu, c’est ce qui fait l’unité de notre vie" ; Un compagnonnage qui se vit dans le temps.

Elle poursuit : "La durée, c’est notre preuve d’amour, c’est la preuve du vrai. Lorsque je me sens dans un "tunnel", je supplie : "Seigneur cramponne-moi, fascine-moi !". Une phrase qui, visiblement, parle à Sœur Françoise : "La prière, c’est une grande pauvreté. Ce qui compte, c’est le temps donné, la vie offerte… Avec ce temps, j’aurais pu faire des choses pour moi. Nous sommes comme tout le monde, nous avons du travail. Il nous arrive même d’être tenaillées par tout ce que nous avons à faire. C’est alors que la communauté est importante". Avec une belle humilité, elle ajoute : "S’il m’arrive de dormir à l’oraison, je sais que les autres prient".

Chaque jour, en plus de la prière communautaire, les sœurs ont deux heures d’oraison, une prière silencieuse à la chapelle, vécue en communauté et qui prend des formes différentes au cours du temps et de l’approfondissement de la relation à Dieu. "Au départ, je partais de l’Évangile du jour. Aujourd’hui, je pratique la Prière du cœur, une invocation répétée doucement", explique Sœur Thérèse-Marie.

Sœur Françoise, quant à elle, médite volontiers les mystères de la vie du Christ à partir du Rosaire, ou les textes de la liturgie du jour. Très discrète sur sa forme de prière, Sœur Marguerite, la doyenne du groupe, en donne le sens : "La vraie prière, c’est cheminer avec le Christ. On ne le trouve pas toujours car nous le cherchons mal". Une phrase de sagesse à méditer par tous les croyants et pas seulement par ceux qui ont fait profession de suivre le Christ dans la vie religieuse.