Prier dans ma chambre a constitué pour moi une difficulté. Afficher ma vie de prière en dégageant du temps m'a exposée au regard et aux exigences de mes proches et moins proches car je ne réponds ni au téléphone ni aux coups de sonnette. Longtemps j'ai été tourmentée de rester dans ma chambre sans répondre à aucune sollicitation extérieure pendant mon temps d'oraison. Mais j'ai confié mon tourment à Dieu et maintenant je n'en ai plus.
Tenir mon engagement de prière chaque jour m'a demandé volonté et organisation. Je me donnais des excuses intérieures pour ne pas y être fidèle. Je me disais : "Jésus comprendra qu'aujourd'hui je ne peux pas " - " Jésus sait bien que je l'aime, il ne m'en voudra pas " - " Aujourd'hui je n'ai pas prié mais j'ai fait des choses pour lui, ça compense ", etc…Toutes ces remarques nous viennent très facilement !
A la vérité je me sentais si contrainte de devoir m'arrêter de prier, si dépassée par la gestion de mon temps et frustrée de ne ressentir aucun bien-être à prier, que petit à petit le doute s'est installé dans mon esprit sur le bienfait de cette prière telle qu'elle m'avait été proposée. Je suis passée par deux périodes : dans l'une je ne priais plus régulièrement ; dans l'autre, tombant dans l'excès inverse je me suis mis à prier de façon excessive, au détriment de ma vie de famille et d'un certain équilibre personnel.
Ces épreuves et combats ont creusé en moi mon désir de Dieu au quotidien. Devant les difficultés ma question fondamentale a été : " Ai-je vraiment le désir que Jésus soit le premier dans ma vie ? " Thérèse de Lisieux dit : " C'est la confiance, rien que la confiance qui doit nous conduire à l'amour ". Cette phrase résume mon chemin d'oraison, car au-dedans de moi-même j'ai rencontré Dieu.
J'ai donc choisi la simplicité. Petit à petit j'ai fait le deuil de mon idéal de prière et accepté l'oraison thérésienne dans la simplicité de sa structure et de son exigence. J'ai fait confiance et j'ai rencontré Dieu qui habite au-dedans de moi.