L'oraison, prière intérieure

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L’Esprit témoigne en nous

L’Esprit est le premier témoin qui témoigne en nous, dans notre cœur et notre intelligence, du Christ vivant. C’est lui, l’Esprit, qui supprime la distance entre Jésus de Nazareth et chacun de nous. Sans lui, Jésus ne serait plus qu’un personnage de l’histoire passée. Et, à travers nous, l’Esprit témoigne dans le monde de la nouvelle présence du Christ vivant, de la vérité et de l’actualité de son message. Il fait de nous des témoins. Il est la lumière, le courage et le dynamisme de la mission de l’Eglise et de chaque chrétien. L’Esprit Saint est l’ « Esprit de vérité », car il témoigne de Jésus qui a dit : Je suis la Vérité (Jn 14, 6), le dévoilement de la vérité de Dieu. La vérité n’est pas une réalité abstraite, mais une personne vivante, Jésus, révélation en paroles et en actes de l’identité de Dieu. L’Esprit Saint est le premier témoin de Jésus Vérité. C’est lui qui nous fait croire en la vérité de Jésus. Il est donc la source de notre foi, de notre conviction intérieure. La foi chrétienne est plus qu’un simple sentiment religieux naturel, elle est l’accueil d’une révélation de Dieu fait en Jésus, accréditée par sa résurrection et actualisée par l’Esprit Saint.

Michel HUBAUT

Michel Hubaut, franciscain, prédicateur, écrivain, conférencier, est l’auteur de plus de vingt-cinq ouvrages. Il anime le centre spirituel et de pèlerinage des Grottes de Saint-Antoine à Brive.

Une foi qui obtient tout

L’homme doit jeter toutes ses affaires en Dieu et les lui abandonne, lui laisser le soin de pourvoir à tout pour le mieux, se confier complètement à lui, et, dans cette confiance, accepter tout ce qui arrive comme ce qu’il y a de meilleur et en être complètement satisfait.

Si l’homme, au contraire, ne veut pas de confier à Dieu et s’abandonner à lui, s’il veut s’occuper des choses, s’en soucier et les faire comme s’il était seul, Dieu le laissera souvent tomber dans la détresse, afin qu’il voie jusqu’où il peut aller à l’aide de ses propres forces. Si l’homme s’abandonnait à Dieu en vraie confiance, en toute chose et dans tout ce qu’il fait, soyez-en sûrs, Dieu prendrait indiciblement mieux soin de cet homme tant à l’intérieur qu’à l’extérieur que toutes les créatures ne pourraient le faire. Car Dieu est plein de grâce et de vérité ; ce qu’on cherche auprès de lui avec confiance, on le trouve, mais assurément la confiance doit procéder de la fidélité qu’on met à chercher Dieu d’inclination et de volonté. La confiance est alors supérieure à tout.

De même qu’on ne peut pas trop aimer Dieu, ainsi ne peut-on pas trop se confier en lui, quand la confiance procède de la fidélité.

Jean Tauler, O.P.

Disciple strasbourgeois de Maître Eckhart, Jean Tauler (+ 1361) fut un théologien, un mystique et un prédicateur influent. Surnommé le « docteur illuminé », il appartenait au courant des mystiques rhénans.


Un homme de Dieu

Avant que n’éclate la joie de la Nativité de Jésus, ayons ce regard tout intérieur de Joseph, préparons-nous à regarder l’enfant de Bethléem comme à la fois participant de notre chair et Fils de Dieu issu de la tendresse du Père pour nous. Joseph n’est pas un figurant ni le personnage falot que l’on décrit parfois. Il est un « homme de Dieu » auquel est transmis l’héritage promis à David et à sa descendance. Joseph, c’est le silence de la mémoire. Sa fiche signalétique ne comporte aucun renseignement intéressant. Il n’a laissé aucun écrit. On ne cite de lui aucune parole. Il est vraiment l’homme de l’ombre. L’essentiel en lui, c’est ce qui ne se voit pas. Aussi, en juif pieux, il fait confiance. Il croit en la Promesse. Il a la certitude qu’elle se réalisera même s’il n’en connaît ni l’heure ni la forme. Il lui suffit de mettre sa liberté au service du projet de Dieu.

Card. Bernard PANAFIEU

Né EN 1931 Mgr Panafieu est archevêque émérite de Marseille. Il a été créé cardinal en 2003.

Pape… idole … vedette … Monstre sacré.

On me dit partout : « ça avance. Il faut du temps pour les changements ». Oui, il faut du temps, pour l’application de Vatican II, mais absolument pas pour changer le train de vie du pape. Aujourd’hui, demain, il peut aller dormir, s’il le veut (il a tous les pouvoirs), dans un F3 d’une HLM dans la banlieue de ces chers Romains qu’il veut absolument rejoindre.

Aujourd’hui ou demain, il peut, au cours d’un voyage officiel, aller travailler, après avoir serré la cuillère dorée de tous les premiers d’un état pendant huit jours ; dans une coopérative pour l’édification de laquelle des évêques, des prêtres sont assassinés en Amérique Latine. Ce serait le meilleur moyen pour lui, en vivant de temps à autre quelques jours avec des pauvres, pour dire au monde que les esclaves existent toujours, que des terres sont volées, que des présidents sont les chefs des voleurs, qu’il est frère de tous, mais, d’abord, solidaire des volés, des écrasés, des piétinés. C’est utopique non !

Helder Camara, l’évêque de Récife mondialement connu, reçoit à sa porte chaque personne qui frappe. Est-il utopique qu’un pape le fasse un jour ?
Ce même évêque, par ses prises de position éclatantes au service de la justice, s'est vu persécuter, « assassiner » par personne interposée ; son secrétaire a été abattu. Plu un homme est loin, inaccessible, plus on veut le connaître, le voir, le toucher. Un homme proche, fût-il pape, on ne lui courrait plus après. Mais, ne serait-il pas plus proche du cœur de chaque être humain ?

Jésus se baladait avec douze pauvres cons, lourds, bouchés, sur les routes de Palestine, c’était ça son Vatican, sa cour, ses gardes du corps, ses nonces…Il a fondé l’Eglise avec ces douze qui sont devenus des apôtres, des martyrs, etc., et qui ont lancé l’Église d’aujourd’hui. Pouvons-nous rêver de reprendre la route, les sentiers de Jésus ?

Guy GILBERT, La rue est mon église, 1984