L'oraison, prière intérieure

Pour méditer

Pour méditer # 1

Pour méditer # 2

Pour méditer # 3

Pour méditer # 4

Pour méditer # 5

Pour méditer # 6

Pour méditer # 7

Pour méditer # 6

Se perdre en Dieu

Jean Scot Erigene

Jean Scot Erigène développe une citation de Maxime le Confesseur (+ 662)

« Comme l’air illuminé par le soleil n’est rien d’autre, semble-t-il, que la lumière, non parce qu’il perdrait sa nature, mais parce que la lumière prévaut en lui au point qu’on estime qu’il est lui-même de la lumière, ainsi dit-on que la nature humaine unie à Dieu est Dieu en tout, non parce qu’elle cesse d’être nature, mais parce qu’elle reçoit une participation de la divinité telle que Dieu seul paraît être en elle ».

Soit un autre exemple, celui du fer et du feu. Quand le fer fondu est réduit à l’état liquide dans le feu, rien pour les sens ne demeure de sa nature, semble-t-il, il est tout entier changé en la qualité de feu. Seule la raison sait qu’il conserve sa nature, même si elle est liquéfiée.

De même que l’air tout entier semble lumière, et le fer fondu tout entier comme du feu, bien plus, du feu, tandis que leurs substances demeurent, de même une intelligence normale doit admettre qu’après la fin de ce monde toute nature, corporelle ou incorporelle, semblera être Dieu seul, tandis que l’intégrité de sa nature demeurera, si bien que Dieu, qui est par lui-même incompréhensible, sera compréhensible d’une certaine manière dans la créature et que la créature elle-même, par un miracle au-delà de tout langage, sera transformée en Dieu.

Jean Scot Erigène

Irlandais d’origine, le philosophe et théologien Jean Scot Erigène (+ v. 876) enseigna à la cour de Charles le Chauve, roi de France.

Si quelqu’un veut être le premier…

Isaac le syrien

Fais-toi petit en tout devant tous les hommes, et tu seras élevé plus haut que les princes de ce monde. Préviens tous les êtres, embrasse-les, prosterne-toi devant eux, et tu seras honoré plus que ceux qui offrent de l’or.

Descends plus bas que toi-même, et tu verras la gloire de Dieu en toi. Car là où germe l’humilité, là se répand la gloire de Dieu.

Blâme l’honneur, et tu seras honoré. N’aime pas l’honneur, et tu ne seras pas déshonoré. L’honneur fuit devant celui qui court après lui. Mais l’honneur poursuit celui qui le fuit, et il prêche à tous les hommes son humilité.

Si tu te blâmes toi-même pour l’amour de la vérité, Dieu permettra de te louer à toutes ses créatures. Elles ouvriront devant toi la porte de la gloire de ton Créateur, et elles te loueront. Car tu es en vérité à son image et à sa ressemblance (Gn 1, 26).

Aime les pécheurs, mais rejette leurs œuvres. Ne les méprise pas pour leurs défauts, afin de ne pas tomber toi aussi dans les mêmes tentations. Souviens-toi que tu as part à la nature terrestre, et fais du bien à tous.

Isaac le Syrien

Né dans la région du Qatar, Isaac le Syrien (VIIe s.) mourut au monastère de Rabban Shabour (nord du Kurdistan), après avoir été évêque de Ninive. Il est un des grands auteurs spirituels de l’Orient chrétien, où son influence reste remarquable.


Une triple générosité

La Trinité, ce n’est pas trois personnes juxtaposées mais trois générosité qui se donnent l’une à l’autre en plénitude. Chacune des trois personnes n’est pour elle-même qu’en étant pour les deux autres. Le Père n’existe comme Père distinct du Fils qu’en se donnant tout entier au Fils ; le Fils n’existe comme Fils distinct du Père qu’en étant tout entier élan d’amour pour le Père. Le Père n’existe pas d’abord comme personne constituée en elle-même et pour elle-même, c’est l’acte d’engendrer le Fils qui le constitue personne. S’il n’y avait pas le Fils, il ne serait pas Père, c’est bien évident.

Chaque personne n’est soi qu’en étant hors de soi. Elle est posée dans l’être en étant posée dans l’autre. Dans le Père, dans le Fils, dans le Saint-Esprit, il y a impossibilité absolue du moindre repliement sur soi. Dans la Trinité, où la réciprocité est parfaite, l’Amour lui-même est une personne, le Saint-Esprit : Amour du Père pour le Fils, Amour du Fils pour le Père. Baiser commun, si l’on veut. La réciprocité de l’amour faite personne, au sens où nous pourrions dire : Mozart est la musique faite homme.

François Varillon, S.J.

François Varillon (+ 1978), membre de la Compagnie de Jésus, commentateur et ami de l’écrivain Paul Claudel, a écrit de nombreux ouvrages de formation chrétienne.

Vers une sainteté sans reproche

A l’occasion de l’année de la foi qui s’est ouverte le 11 octobre dernier, Magnificat vous propose chaque mois un texte du Concile Vatican II.

Seules la lumière de la foi et la méditation de la parole de Dieu peuvent permettre toujours et partout de reconnaître Dieu en qui nous avons la vie, le mouvement et l’être (Act 17, 28) ; c’est ainsi seulement qu’on pourra chercher en tout sa volonté, discerner le Christ dans tous les hommes, proches ou étrangers, juger sainement du vrai sens et de la valeur des réalités temporelles en elles-mêmes et par rapport à la fin de l’homme.

Ceux qui ont cette foi vivent dans l’espérance de la révélation des fils de Dieu se souvenant de la croix et de la résurrection du Seigneur.

Dans le pèlerinage qu’est cette vie, cachés en Dieu avec le Christ, délivrés de la servitude des richesses, à la recherche des biens qui demeurent éternellement, ils mettent généreusement en œuvre toutes leurs forces pour étendre le règne de Dieu, animer et parfaire les réalités temporelles selon l’esprit chrétien. Dans les difficultés de l’existence, ils puisent le courage dans l’espérance, estimant que les souffrances de cette vie ne sont pas proportionnées à la gloire future qui doit se révéler en nous (Rm 8, 18).

Poussés par la charité qui vient de Dieu, ils pratiquent le bien à l’égard de tous, surtout de leurs frères dans la foi (cf Ga 6, 10), rejetant toute malice, toute fraude, hypocrisie, envie, toute médisance (1 P 2, 1), entraînant ainsi les hommes vers le Christ. Or la charité divine, qui est répandue dans les cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (Rm 5, 5), rend les laïcs capables d’exprimer concrètement dans leur vie l’esprit des Béatitudes. Suivant Jésus pauvre, ils ne connaissent ni dépression dans la privation, ni orgueil dans l’abondance ; imitant le Christ humble, ils ne deviennent pas avides d’une vaine gloire (cf. Ga 5, 26), mais ils s’efforcent de plaire à Dieu plutôt qu’aux hommes, toujours prêts à tout abandonner pour le Christ (cf. Lc 14, 26) et à souffrir persécution pour la justice (cf. Mt 5, 10), se souvenant de la parole du Seigneur : Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive (Mt 16, 24).

Concile de Vatican II